Le nouveau laboratoire Christian Doppler pour les batteries solides promet de changer la mobilité électrique
L’Université de Technologie de Graz lance un laboratoire pionnier dédié aux batteries à l’état solide, une avancée majeure qui pourrait bien transformer l’avenir des véhicules électriques et de la stockage d’énergie.
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Une innovation cruciale dans le domaine des batteries
À une époque où la recherche sur les électrolytes solides bat son plein, TU Graz, en collaboration avec l’entreprise AVL, vient d’inaugurer le “Laboratoire Christian Doppler pour les Batteries à État Solide”. Ce laboratoire se concentre sur le développement de batteries utilisant des électrolytes solides comme ceux à base de céramique, promettant des densités d’énergie et de puissance bien supérieures à celles des batteries lithium-ion traditionnelles.
Problèmes d’interfaces : un obstacle majeur
L’intégration des nouveaux électrolytes solides a révélé un problème significatif : les fortes résistances aux interfaces, qui entravent le transport rapide des ions entre les électrodes, diminuant ainsi la performance des batteries. Ce laboratoire vise à surmonter ces défis en dynamisant les ions pour améliorer l’efficacité énergétique des batteries.
Collaboration stratégique avec AVL
Pour AVL, ce laboratoire représente une étape clé. “En tant que développeur de batteries de propulsion innovantes, les découvertes de ce laboratoire sont cruciales pour nos futures batteries basées sur la technologie des batteries à état solide”, souligne Volker Hennige, responsable du département batteries chez AVL. Cette collaboration est soutenue financièrement par le secteur public et privé, avec un budget de près de deux millions d’euros pour les sept prochaines années.
Enjeux et solutions pour les pertes d’interface
Les inhomogénéités de contact aux interfaces sont un problème primaire pour les batteries à état solide. Ces anomalies peuvent entraîner des pics de courant locaux à des taux de courant élevés, ce qui peut empêcher une distribution uniforme des ions lithium et favoriser la formation de dendrites, potentiellement dangereuses pour la stabilité de la batterie.
Approches innovantes pour des performances améliorées
L’équipe de Rettenwander explore plusieurs stratégies pour homogénéiser la distribution de densité de courant aux interfaces, y compris l’introduction de couches intermédiaires optimisées pour le transport de lithium et l’expérimentation de méthodes de charge alternatives, telles que la charge par impulsions, pour promouvoir une déposition uniforme du lithium.
Combinaison de polymères et de céramiques
Les batteries solides plus légères offrent une plus grande densité énergétique. Une combinaison d’électrolytes à base de céramique et de polymère pourrait réduire le poids tout en compensant les pertes de contact dues à l’expansion du matériau de la cathode lors des cycles de charge et de décharge. “Ce serait le meilleur des deux mondes”, explique Daniel Rettenwander, en combinant la haute conductivité des céramiques avec les excellentes propriétés mécaniques des polymères.
Vision future et impact potentiel
Rettenwander envisage un avenir proche où le développement des batteries à état solide, bien qu’encore en phase expérimentale pour des applications à haute énergie comme dans les véhicules électriques, pourrait bientôt être une réalité tangible. “Nous comprenons les problèmes concrets, travaillons activement à des solutions durables, et nous nous voyons comme un tremplin essentiel pour la prochaine génération de systèmes de stockage d’énergie”, affirme-t-il.
Cet article explore l’inauguration du Laboratoire Christian Doppler pour les Batteries à État Solide à TU Graz, marquant un pas significatif vers la résolution des défis associés aux batteries solides. Cette initiative pourrait non seulement catalyser l’adoption de véhicules électriques à grande échelle, mais également positionner l’Autriche à l’avant-garde de la recherche technologique globale en matière de stockage d’énergie.
Source : Tugraz