Cette solution trop peu connue permet aujourd’hui à des milliers de familles d’acheter leur résidence principale à un prix qui défie toute concurrence, même dans les zones les plus chères du pays.
Alors que la crise du logement frappe de plein fouet les grandes métropoles françaises, une alternative discrète mais redoutablement efficace prend de l’ampleur. Son principe repose sur une dissociation entre le terrain et le bâti, permettant aux foyers modestes de devenir propriétaires dans des secteurs jusqu’alors inaccessibles. Les chiffres de 2024 confirment son envol.
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Une dynamique impressionnante face à l’envolée des prix
En 2024, 3 709 logements ont été vendus à travers ce modèle innovant, contre à peine 1 880 l’année précédente. Cette progression de presque 100 % traduit l’intérêt croissant pour une formule qui rend l’achat immobilier plus abordable. Face à la flambée des prix, notamment en Île-de-France, cette solution apparaît comme un rempart efficace pour les foyers qui n’arrivent plus à suivre les prix du marché.
À titre de comparaison, en janvier 2024, le prix moyen au m² pour un bien ancien en région parisienne atteignait 6 090 euros, tandis que celui de ces logements spécifiques n’était que de 2 663 euros. Un écart spectaculaire qui change la donne pour les candidats à la propriété.
Un principe simple qui change tout
La mécanique repose sur une idée novatrice : acheter uniquement les murs d’un bien, et non le terrain sur lequel il est bâti. Le sol reste la propriété d’un Office foncier solidaire (OFS), auquel l’acquéreur verse une modeste redevance mensuelle. Cela permet de réduire considérablement le coût d’achat, sans pour autant renoncer à la stabilité et aux droits qu’offre la propriété privée.
En pratique, l’acheteur signe un contrat lui garantissant la pleine jouissance du logement, avec la possibilité de le revendre ou de le transmettre, selon certaines conditions. Ce schéma casse les barrières à l’entrée tout en assurant une gestion maîtrisée du foncier à long terme.
Une expansion stratégique dans les zones les plus tendues
Le développement de cette formule ne se fait pas au hasard. Elle cible principalement les territoires où l’offre est rare et les prix élevés. En 2024, la majorité des projets se concentraient dans :
- Paris et l’Île-de-France
- La Côte d’Azur
- Les zones frontalières avec la Suisse (notamment l’agglomération genevoise)
- Les grandes métropoles comme Lyon, Bordeaux, Lille ou Nantes
Dans ces zones dites “tendues”, l’écart entre les revenus moyens et les prix immobiliers a atteint un niveau critique. Cette méthode permet d’offrir une réponse rapide et structurée à la crise actuelle.
Zone concernée | Prix moyen du marché (€/m²) | Prix moyen en BRS (€/m²) |
Île-de-France | 6 090 | 2 663 |
Bordeaux Métropole | 4 650 | 2 300 |
Agglomération lyonnaise | 5 000 | 2 450 |
Nice / Côte d’Azur | 5 800 | 2 700 |
Des conditions d’accès élargies depuis 2024
Initialement réservé à des profils très modestes, ce système a vu ses critères d’éligibilité révisés à la hausse. Depuis janvier 2024, les plafonds de revenus ont été augmentés de près de 30 %, ouvrant l’accès à de nombreuses familles de la classe moyenne. Les barèmes sont désormais proches de ceux du prêt à taux zéro (PTZ). À titre indicatif, un couple avec deux enfants peut bénéficier de ce dispositif jusqu’à 60 000 euros de revenus annuels, voire plus en région parisienne. Cette ouverture permet de toucher un public bien plus large qu’auparavant.
Une solution encore marginale à l’échelle nationale
Malgré sa progression spectaculaire, cette méthode représente encore moins de 1 % des ventes de logements neufs. En 2024, sur les 59 000 logements mis en vente par les promoteurs et les 290 800 mises en chantier, seuls 3 709 ont été réalisés via ce mécanisme. Cela s’explique par un manque de visibilité, un encadrement encore jeune, et des freins administratifs. Toutefois, avec 20 532 logements en projet, soit une hausse de 40 % par rapport à 2023, la tendance est clairement à l’accélération.
Un levier pour revaloriser le parc social existant
Le modèle s’applique aussi à des logements déjà construits, notamment dans le parc HLM. En 2024, 486 logements sociaux ont été vendus sous ce format à des ménages occupants ou prioritaires. Cela permet aux bailleurs sociaux de valoriser leur patrimoine, tout en garantissant un accès encadré à la propriété. Ce type de cession évite également la spéculation, car les prix sont plafonnés et les conditions de revente strictes. Le dispositif garantit une maîtrise des prix sur le long terme, avec une clause de revente encadrée par l’OFS.
Des perspectives solides pour les années à venir
Avec la montée continue des prix immobiliers et le ralentissement du marché, ce type de contrat pourrait devenir un pilier des politiques publiques du logement. Plusieurs villes envisagent déjà de réserver une partie de leur foncier à ces opérations, via des appels à projets dédiés. Des régions comme l’Occitanie, la Bretagne et les Pays de la Loire ont lancé des partenariats entre promoteurs, collectivités et OFS, visant à doubler les volumes d’ici 2026. Le cadre juridique, encore jeune, devrait se renforcer dans les mois à venir pour fluidifier les démarches et attirer de nouveaux opérateurs.
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Cet article explore une solution encore méconnue mais redoutablement efficace pour devenir propriétaire malgré la hausse des prix, en particulier dans les zones urbaines en tension. En permettant l’acquisition d’un bien sans le terrain, tout en garantissant une stabilité à long terme, ce mécanisme bouscule les règles traditionnelles de l’immobilier. Grâce à une expansion constante et à des conditions d’accès revues, il pourrait bien s’imposer comme une nouvelle norme pour des milliers de familles françaises.
Source : Service Public