À une époque où le monde s’éloigne progressivement des énergies fossiles, l’hydrogène apparaît comme une alternative prometteuse.
Cependant, la production d’hydrogène écologique à grande échelle reste un défi, principalement à cause de la rareté de l’iridium, un métal essentiel à ce processus. Une récente étude publiée par des chercheurs du RIKEN Center for Sustainable Resource Science au Japon propose une solution novatrice, réduisant considérablement la quantité d’iridium nécessaire.
Lire aussi :
- La Suède invente une nouvelle batterie révolutionnaire faite dans un des métaux les moins chers et les plus présents sur Terre
- Come-back inespéré du Diesel avec cette invention qui promet de renverser l’ère de la voiture électrique
- Les voitures à hydrogène sont-elles dangereuses pour nos tunnels ? La vérité dévoilée par cette étude
Un Défi de Taille pour la Production d’Hydrogène
Le monde a un besoin critique de sources d’énergie renouvelables capables de rivaliser avec les énergies fossiles en termes de production. Actuellement, la production énergétique mondiale avoisine les 18 térawatts. L’hydrogène, principalement produit par électrolyse de l’eau, nécessite des catalyseurs performants pour être viable à cette échelle. Jusqu’à présent, l’iridium était le plus efficace de ces catalyseurs, mais aussi le plus rare.
Percée dans l’Utilisation de l’Iridium
L’étude japonaise marque un tournant en révélant que l’ajout de manganèse permet de réduire de 95% la quantité d’iridium utilisée sans compromettre l’efficacité de la production d’hydrogène. Cette découverte est particulièrement significative car elle ouvre la voie à une production d’hydrogène vert à un coût bien moindre et avec des ressources plus abondantes.
Mécanisme Innovant du Nouveau Catalyseur
Les chercheurs ont développé un catalyseur combinant l’iridium et l’oxyde de manganèse. Ils ont dispersé les atomes d’iridium de manière à éviter qu’ils ne se touchent ou s’agrègent, permettant ainsi de maintenir un taux de production d’hydrogène constant. Ce procédé utilise un électrolyseur à membrane échangeuse de protons (PEM), où l’interaction entre le manganèse et l’iridium joue un rôle crucial.
Durabilité et Efficacité Prouvées
Le nouveau catalyseur a prouvé sa capacité à produire de l’hydrogène de manière continue pendant plus de 3000 heures (environ quatre mois) avec une efficacité de 82% et sans dégradation notable. Cette performance soutient l’idée que le catalyseur pourrait bientôt être utilisé dans des applications industrielles, augmentant significativement la capacité des électrolyseurs PEM existants.
Implications Industrielles et Collaboration
L’équipe de recherche a déjà entamé des collaborations avec des partenaires industriels pour peaufiner et améliorer le catalyseur iridium-manganèse. Ces partenariats pourraient accélérer la mise en œuvre de cette technologie à grande échelle et son intégration dans les systèmes de production d’hydrogène industriels.
Vers une Réduction Encore Plus Grande de l’Iridium
Les chercheurs ne s’arrêtent pas là ; ils continuent d’étudier les interactions chimiques entre l’iridium et l’oxyde de manganèse dans l’espoir de réduire davantage la quantité d’iridium nécessaire. En parallèle, la collaboration avec l’industrie reste une priorité pour tester et déployer ce catalyseur innovant à un niveau industriel.
Cet article explore une percée scientifique majeure dans la production d’hydrogène vert, dévoilant une méthode qui réduit drastiquement la dépendance à l’iridium tout en conservant une efficacité élevée. Cette innovation promet non seulement de rendre l’hydrogène vert plus accessible, mais aussi de jouer un rôle clé dans la transition énergétique mondiale vers des sources plus propres et plus durables.
Source : RIKEN